Au départ de notre rencontre, nous choisissons le tube cylindrique comme forme générique, en accord avec l'outil de prédilection de la céramiste : le tour. D'autre part, afin de matérialiser certains paramètres notifiés dans mes instructions, je conçois des outils de déformation en bois (sphères, des plans et des angles). Dans la pratique, le geste de la céramiste constitue un nouveau curseur. Elle y ajoute son expérience et son ressenti de la porcelaine, pour pousser la déformation jusqu’aux limites de la matière. Nous tirons des conclusions de cette première série : les pièces les plus expressives correspondent à celles qui ont subi le moins de manipulations. Le geste doit être sûr, en combinant peu de paramètres.Projet de diplôme, ENSCI Les Ateliers, juin 2014, suivi par Patrick de Glo de Besses. Crédits photos Véronique Huyghe.
Déformations continues
Cette recherche est fondée sur un protocole de déformation paramétrique appliqué à différents contextes. De la tapisserie d’ameublement à la porcelaine en passant par la topologie, je propose à différents professionnels de partager ma démarche de déformation. En rapport avec chaque pratique concernée, je conçois des instructions destinées à être combinées et interprétées. En se matérialisant, les formes se chargent de décalages et d’accidents, révélant la tension entre le protocole quasi scientifique et son interprétation subjective. Au delà de la production de formes singulières, qui ne pourraient exister sans les compétences de ces professionnels, mon objectif est ici d’inventer des nouveaux processus pour interroger leur métier, leurs outils, leurs procédures, leurs gestuelles, et les inviter à reconsidérer notre rapport aux formes.